Marc Eichinger

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Marc Eichinger
Biographie
Naissance
Nationalité

Marc Eichinger est un comptable, espion et lanceur d'alerte de nationalité française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Marc Eichinger est né en 1962 à Neuilly-sur-Seine. Il est fils de résistant et a grandi dans la culture protestante[1].

Il obtient un bac B à 16 ans. Il poursuit ses études et obtient un BTS DESCS mais n'est pas inscrit à l'ordre des experts comptables. Il réalise son service militaire dans les forces de gendarmerie mobile[2].

Il a des enfants élevés en Suisse. Il dit avoir été trésorier pendant 10 ans de l'Armée du salut et être amateur d'art martiaux[1].

Carrière professionnelle[modifier | modifier le code]

Dans les années 1980, il est trader (opérateur de marché) et directeur de salle de marché. En 1986, il est cambiste à la BIAO, la « banque de la Françafrique », puis chef de la salle des marchés à Mitsubishi Bank et BBL à Paris. Il participe notamment à l'attaque de George Soros contre la banque d'Angleterre[3]. Après le , il voyage dans divers théâtres d'opération militaires. Depuis 2004, il dirige sa société d’enquêtes et de sécurité, APIC (Assistance Petroleum International Capital)[1],[4].

En 2006, il enquête sur le détournement des fonds étrangers consacrés à la reconstruction de l’Irak, vivant dans une ancienne forteresse de Saddam Hussein[1]. Il se présente alors comme un investisseur français domicilié en Suisse : « Personne ne se méfie d’un Français qui se balade en demandant comment reconstruire et en attirant toutes les mafias du coin. Et quand vous dites que vous êtes basé à « Genève, Suisse », les voyous vous ouvrent leurs portes, car vous n’êtes pas une menace, et ils ne peuvent pas garder leur cash. »

En 2010, il affirme dans un rapport que l’achat par Areva de mines d'uranium est surfacturée et constitue une fraude[5],[6],[7],[8]. Anne Lauvergeon réplique en parlant d'« imposture » et de document « inintelligible, indigent et inepte ». À nouveau en 2014 et 2016, il pointe la défaillance de la gestion des mines d'UraMin (société) par Areva[9], notamment dans l'émission Pièces à conviction. Il affirme ainsi qu'Areva s'est « fait enfler de 1,8 milliard d’euros » lors de l'achat de mines sans valeurs. A la suite, entre autres, de ces révélations, Areva est démantelée en 2016[1],[4]. Par ailleurs, il semble avéré que les pertes d'Areva atteignent plusieurs milliards d'euros[10].

Toujours concernant Areva, il dénonce au FBI un possible pacte de corruption lors du rachat de la start-up américaine Ausra, impliquant notamment l'ancien vice-président américain Al Gore[11].

Il affirme avoir passé 7 ans au Niger, de 2013 à 2020, à travailler sur la sécurité d’une installation pétrolière. Il dénonce une corruption et un détournement de fonds sur le budget français et nigérien de la défense[12].

Marc Eichinger intervient régulièrement dans les médias, notamment pour parler des affaires financières sur lesquelles il a enquêté[2].

Publications[modifier | modifier le code]

  • Le système bancaire japonais, Economica, 1992
  • (préface de Jean-François Hénin) La machine spéculative : psychologie des marchés financiers, Economica, 1996
  • (avec Thierry Gadault) L'homme qui en savait beaucoup trop - Révélations d'un agent au cœur des secrets d'État, Massot éditions, 2020[13]
  • Jeux de guerre - Corruption française : la face cachée de terrorisme, Massot éditions, 2022[14]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Sylvain Besson, « Marc Eichinger, tombeur d’Areva et chasseur de scandales », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  2. a et b « Révélations d'un agent secret qui en sait beaucoup trop | Marc Eichinger | Le Média », sur www.lemediatv.fr (consulté le )
  3. « Marc Eichinger : “La spéculation est un mal nécessaire” », sur Les Echos, (consulté le ).
  4. a et b Benoît Sourd, « Sciez : l’enquêteur Marc Eichinger raconte ses trois opérations en zone de guerre », Le Messager,‎ (lire en ligne)
  5. https://www.lalettrea.fr/C%5Cdc%5CLLA%5C1531%5CAPIC_%20Rapport_Areva_Uramin.pdf
  6. « Marc Eichinger : « Areva a fait l'objet d'une escroquerie » », sur leparisien.fr, (consulté le )
  7. « Areva aurait peut-être été escroqué lors du rachat d'Uramin », sur LExpansion.com, (consulté le )
  8. « Achat d'UraMin par Areva : pourquoi une enquête a-t-elle été ouverte ? », sur Franceinfo, (consulté le )
  9. Sébastien Pommier, « Affaire Areva-Uramin: l'étau se resserre autour de Wouters et Lauvergeon », sur LExpress.fr, (consulté le )
  10. Le JDD, « Uranium : la mauvaise mine d'Areva au Niger », sur lejdd.fr (consulté le )
  11. Thierry Gadault, « Affaire Areva : la monstrueuse amende qui menace la France », sur Capital.fr, (consulté le )
  12. La redaction de Mondafrique, « Niger, Marc Eichinger, mi barbouze, mi lanceur d'alerte », sur Mondafrique, (consulté le )
  13. Marc Eichinger, L'homme qui en savait beaucoup trop - Révélations d'un agent au cœur des secrets d'État, Massot éditions, (ISBN 978-2-38035-261-0)
  14. Marc Eichinger, Jeux de guerre - Corruption française : la face cachée de terrorisme, Massot éditions, , 224 p. (ISBN 978-2-38035-334-1, lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]